On bouquine ?

Écoline de DESBERG & MARTINEZ

#Bouquine

Nouveau coup de cœur BD que je me dois de vous présenter … Si vous manquez de courage à la perspective de dessiner votre propre chemin de vie; suivez Écocline … Une leçon de vie, entre amitié et créativité !

Écocline, une bande-dessinée scénarisé par Stephen DESBERG, dessiné par Térésa Martinez , Collection GRAND ANGLE, paru le 2 juin 2021, 72 pages, vendue 16.90 euros.

Présentation de l’éditeur;

Qui donc a jamais entendu parler d’une chienne qui peint ?

“Écocline est destinée à devenir chien de garde. Mais plutôt que de protéger la ferme, elle passe son temps à peindre. Une occupation qui provoque son exil de la campagne vers un Paris en pleine effervescence. L’Exposition universelle approche à grands pas et pour accueillir les visiteurs du monde entier, la capitale se doit d’être impeccable ! Sans argent et sans collier, Écocline doit trouver une solution, sous peine d’être à nouveau chassée. Dans la ville Lumière où tout le monde ne parle que de ces nouveaux artistes, les impressionnistes, Écocline croit tenir sa chance et décide de vendre ses peintures. Mais le public est-il prêt à aduler une chienne-peintre ?”

Présentation des auteurs;

STEPHEN DESBERG

Stephen Desberg débute dans la bande dessinée en écrivant, dès 1976, de courtes histoires complètes pour le journal Tintin. À partir de 1980, il assure la continuité des aventures de Tif et Tondu dessinées par Will dans Spirou, puis crée successivement les personnages de 421, Billy the Cat, Mic Mac Adam et Jimmy Tousseul. En 1989 et en 1990, il publie deux albums chez Dupuis : Le Jardin des désirs et La Vingt-septième Lettre. En 1996, Le Sang noir avec Bernard Vrancken, dessinateur avec qui il signe également IR$. Parmi ses autres grands succès, on peut citer notamment Black Op, L’Étoile du désert, Le Scorpion et Empire USA.

Avec Sienna, il inaugure la collection Focus de Grand Angle. Pour les connaisseurs, le scorpion, je ne vous cache pas que j’ai la collection, créé initialement avec Enrico Marini (Dessin) et poursuivi en solo sur le scénario; par contre sur le treizième tome c’est Luigi Critone qui s’attèle au dessin. Bref, je comprends mieux pourquoi, j’ai eu ce sentiment plaisant que cette BD Écocline était une histoire de chiens plus intellectualisée qu’à l’accoutumé; plus subtile ! Bon après, je reste une grande adepte de l’auteur, certes, mais je sais décortiquer objectivement, déformation professionnelle oblige !

TERESA MARTINEZ

Née dans le nord du Mexique, Teresa Martinez a étudié le graphisme et est devenue illustratrice spécialisée dans les livres pour enfants. Son travail est publié depuis 1998 au Mexique et dans le monde (USA, UK, Brésil, Espagne…) Elle a obtenu des distinctions telles que des mentions honorifiques du Conseil mexicain des arts (CONACULTA) et du catalogue des illustrateurs ibéro-américains, et plus récemment le prix Cook et la médaille d’argent du Bank Street College pour le livre d’images de l’année (Mario et le trou dans le ciel, 2019).

Elle vit actuellement à Puerto Vallarta, appréciant la beauté de la nature et essayant de se traduire dans son art. Parmi ses ouvrages, on peut citer: Ce n’est pas un lit, c’est une machine à remonter le temps ( Mickey rapkin, McMillan), La petite fille à la grosse voix ( wè Mcdonald, lightswitch learning), Cher Abuelo ( Reycraft Bookks) et Arthur et l’épée dans la pierre (Usborne).

Un aperçu ?

Écocline © Grand Angle pour Bamboo Édition 2021 – Stephen DESBERG , Martinez

Une histoire contemporaine :

Ce qui est très appréciable avec Écocline, c’est qu’elle nous transporte en 1889.  Epoque durant laquelle la fin de la construction la tour Eiffel s’orchestre, en prévision de la dixième exposition universelle à Paris, qui fut organisée du 15 mai au 6 novembre 1889. Une histoire empreinte de lieu emblématique tel que le Moulin rouge, qui justement vu le jour en 1889 à l’initiative de Joseph Oller et Charles Zidler, qui possédaient déjà l’Olympia.

Celui-ci est situé le 18e arrondissement, en bas de la butte Montmartre ; célère quartier des artistes, un coin parfaitement adéquat pour suivre les aventures d’Écocline, cette artiste peu commune. Les décors illustrés sont à ce titre vraiment splendides ; et très rigoureux dans les détails historiques fournis ; une plongée dans cet univers qui correspond parfaitement à celui que des artistes tels que ; Henri de Toulouse-Lautrec ou encore, Auguste Renoir côtoyaient à l’époque. Un tourbillon de couleurs, de fêtes, de « savoir-vivre » à la Française.

La quête de l’héroïne digne d’un conte:

A la rencontre de soi ; pour Écocline, la découverte du talent qui guidera ses pattes est une révélation, qui la détourne de sa sphère familiale, jusqu’à la rupture ; cela fait écho aux voyages initiatiques et à la quête du héros qui tente de s’affranchir d’une tradition familiale dans laquelle il ne parvient pas à s’accomplir.

Le message est simple, à cœur vaillant rien n’est impossible ; ainsi elle part suivre ses rêves ; c’est un message universel qui encourage à l’accomplissement de soi ; suivre une autre direction que celle envisagée par nos parents ; mais qui relate également d’une réalité spécifique aux chiens de travail ; fils ou fille « de… » mais peu disposés malgré une prédisposition génétique à embrasser la même destinée …  

F. Nietzsche, expliquait déjà ce concept d’acceptation de son destin,  de sa fatalité, de cette réalité toute tracée dès la naissance, en le nommant l’Amor Fati, qui signifie ” embrasser sa destinée ” et qui implique une forme de résilience; concept qu’Écocline, par un fâcheux concours de circonstance, se refuse à suivre.

Anthropomorphisme judicieux et coexistence pertinente:

Le ripou , le cœur d’artichaud, la captivante danseuse et l’artiste. Tant de personnages que nous sommes accoutumés à découvrir sous des traits humains. Pourtant, les deux univers coexistent.  Humain et animal. Les animaux ont leur propre cabaret. Ils travaillent pour d’autres animaux comme Écocline. Ou encore, pour des humains, comme sa sœur Germaine. C’est un aspect bidimensionnel qui donne une texture dynamique à la trame narrative. Car finalement, Écocline donc mener sa quête en conjuguant avec la complexité de ces deux univers. Notons que la relation au “père” est intéressante. Entre devoir et amour paternel. Tout comme la rédemption de celle-ci, porteuse d’espoir et de tolérance. Les amitiés improbables mais sincères. Le salut final de la joyeuse troupe. Enfin, des rêves d’Écocline qui survient de l’inattendu … Toujours en adéquation avec le Paris que les moins de vingt-ans ne peuvent pas connaitre…;

Écocline © Grand Angle pour Bamboo Édition 2021 – Stephen DESBERG , Martinez

Pour être honnête, je n’avais pas été emballée, à ce point, par une bande-dessinée de type « anthropomorphiste » depuis Maus et Blacksad ;

Alors pourquoi, un tel engouement de mes neurones ?

Le scénario est captivant ; il nous tient en haleine jusqu’à la fin ; la chute est difficile à anticiper ; ce que j’apprécie parce que cela permet de plonger dans l’histoire en développant des hypothèses ; validées ou non au fil de la lecture ; on imagine le pire, et découvrons le meilleur.

Gros coup de cœur pour les références culturelles parsemées qui sont un vrai bonheur pour les avides de l’époque contemporaine, clin d’œil aux impressionnistes jusque dans la couverture ; c’est une plongée réussie dans la période et c’est surtout une pleine satisfaction pour le lecteur qui a besoin de cohérence, de voyager, de découvrir ; en ce sens, cette bande-dessinée est un vrai bijou ! C’est très plaisant à lire et à contempler.

Lire et relire

Il s’avère qu’une bande-dessinée aussi bien réalisée se parcours avec beaucoup de patience, et de contrôle de soi ; je m’explique, ou dirons-nous, je relate la dualité de ma lecture ; d’un côté on veut avancer dans l’histoire parce qu’elle est captivante, de l’autre, on ne peut se résoudre à tourner la page car il y a tant de détails et de beauté dans les dessins que l’on veut encore observer ! D’où, cette bande-dessinée ce « déguste visuellement, sans modérations », j’en suis à ma quatrième lecture, et j’ai encore l’impression de découvrir des nouveautés; c’est ce qui distingue une BD sympa, d’une excellente BD, elle parvient à retenir le lecteur et le fait revenir, encore, et encore … ! Bref, j’en prends grand soin, mais je crois qu’elle va s’user ^^

Enfin, le meilleur pour la fin…  Les dessins qui sont absolument merveilleux ; doux et poétiques, ils cadrent parfaitement à l’époque et au contexte du récit ; les personnages sont attachants, toute en nuance comme les couleurs qu’ils arborent. C’est une fiction animalière que l’on se plait à envisager réaliste; car elle est plausible, les adeptes de chiens de travail en conviendront et qui m’a pleinement conquise ; j’attends impatiemment la sortie du second tome ; qui nous permettra de retrouver Écocline dans son ascension artistique au cœur d’un Paris de tous les possibles… J’ai adoré replonger dans cette période par une bande-dessinée très représentative de l’époque tant dans son illustration que dans les us et coutumes qui parsèment le récit … Mais à quand le second tome ??!!! QUANDDDDDD ????

La grande question ; Écocline est-elle une bande-dessinée pour petits et grands ?

Assurément OUI ! c’est justement le support idéal pour les familles ; soyons francs, souvent la bande-dessinée des petits est source de frustration pour les parents ; c’est mimi mais pas transcendant ; avec ce type de contenu ; non seulement, les grands sont rassasiés car ils se retrouvent dans un vécu, dans un contenu culturel référent qui passionne ; de fait, ils prendront plaisir à transmettre aux enfants des connaissances personnelles autour de la lecture.

Certes, pour un enfant, contextualiser peut sembler ardu ; cependant, l’histoire reste appréciable car elle est portée par des personnages qui plaisent énormément aux plus jeunes. Ce type de support est idéal pour une exploitation pédagogique ultérieure, en famille ; une initiation à la recherche documentaire sur les notions clés abordées ; exposition universelle, tour Eiffel, les quartiers de Paris, les chiens de travail, le Moulin rouge, les artistes de la période et les courants artistiques apparentés.

PARIS PARIS

Il peut également être envisagé de réaliser des visites, en famille,  pour repérer les lieux évoqués dans la bande-dessiné et décrire les changements opérés par le temps passé ; en se questionnant sur les causes et conséquences de ceux-ci.

Enfin, avant la sortie du second tome, il est parfaitement envisageable de s’adonner en famille à l’anticipation de la suite des aventures d’Écocline, en listant les pistes possibles… Enfin, une dernière approche et non des moindres ; le devenir de vos bipèdes peut aisément être abordé grâce à l’expérience d’Écocline, la valorisation de l’enfant est importante, le rêve et l’imaginaire contribuent amplement à la construction de soi ; ce type de bande-dessinée peut aisément permettre aux parents de signifier à leur progéniture que quelque soit la direction qu’ils décideront de prendre, ils seront là, pour les soutenir, les guider et les encourager car il existe une multitude de routes menant au bonheur ; l’essentiel étant, non pas de suivre le troupeau, mais de trouver la sienne…

Et le DOG dans ton délire, il fait quoi ?

Alors justement, après tout ce blabla familiale guimauve ; on peut proposer à petit d’homme de réaliser, à l’aide de son Dog, une œuvre créative, à la manière d’Écocline ; choisissez une peinture à l’eau, non toxique pour usage doigts, installez-vous dans le jardin, SI et SEULEMENT SI, votre Dog est partant, un petit coup de patte de couleur sur une ou plusieurs grandes feuilles blanches, à encadrer dans la chambre de petit d’homme, un souvenir impérissable de son compagnon …    

Un exemple d’œuvre canine réalisée par Malofypack; pour la peinture aux doigts non toxique vous pouvez faire un tour sur le site Creavea ou encore Manipani; une autre alternative; utiliser des colorants alimentaires, on vous en parle ICI.

Si vous pratiquez ce type d’activité avec votre chien ; il suffit de laisser poilu tremper les pattes dans la peinture, et de l’inviter ensuite à marcher sur la feuille ; pour ce faire, vous pouvez l’encourager à l’aide de friandises ; petit d’homme peut d’ailleurs faire de même avec ses pieds ou ses mains. Ensuite, découpez la partie la plus réussie de leur œuvre collective pour l’encadrer. N’oubliez pas de signer et dater votre réalisation ; on ne sait jamais… votre duo est peut-être constitué de grands artistes en devenir !

L’exemple de Dagger à découvrir en vidéo;

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4 Comments

  • roijoyeux
    17 juin 2021 at 05:18

    belle journée bisous !!

  • roijoyeux
    14 juin 2021 at 16:29

    belle soirée bisou !

  • MydogisaQueen
    14 juin 2021 at 08:53

    On l’avait fait quand elle était petite déjà; les traces de pattes; c’est dans son album photo en première page; c’est vraiment sympa à faire pour garder un souvenir, ça existe aussi en moulage ! Bonne journée des bisous

  • roijoyeux
    13 juin 2021 at 19:32

    un bijou à lire et à relire !! … mais … as-tu mis en pratique avec Queeny ??

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