Faire le deuil de son chien

Faire le deuil de son chien #L’après toi…

L’après nous..!

Le deuil est une épreuve qu’ils nous incombent à tous de traverser… Non seulement à notre manière mais aussi à notre rythme. Mais lorsque la peine nous submerge, comment y parvenir ?

Cet article ne comporte aucunes recettes miracles… Cela, à mon grand regret. Ainsi, il ne va pas apaiser votre douleur d’un coup de baguette magique. Cependant, il est basé sur mon vécu et j’espère qu’il sera utile à l’un ou l’autre d’entre vous… Afin de traverser au mieux cette épreuve difficile, avec la consolation de cet échange.

Dans un premier temps, c’est le silence ! Ce calme ! Cette absence de vie dans la maison qui vous gifle dès l’ouverture de la porte. Le regard qui d’instinct balaye la pièce à la recherche de ce qui ne s’y trouve plus. Disons, de ce qui ne s’y trouvera plus jamais, votre chien. Pire, votre duo …

Oh que jadis on l’a souhaité le calme … Pour lire paisiblement ou faire une sieste. Vidée par le boulot … Toutefois.. aujourd’hui, on le hait ! Tout simplement car il renvoie inlassablement au même constat. Il n’est plus là … Mon chien, n’est plus là ! Cette maison est à l’image de moi … Vide !

“Ses affaires sont partout !”

Oui, il y a encore ses affaires partout. Sa laisse de rechange au porte manteaux, à côté de la porte … Comme si on pouvait encore l’attraper pour sortir ! Ses plaids sur les canapés … Encore, sa gamelle d’eau remplie dans la cuisine… Ses jouets dispersés … Enfin, son panier ! Panier dans lequel mon chien ne dormait jamais… De fait, son essence… son odeur… son image… sont partout ! Ainsi, de retour à la maison, c’est le vide et pourtant … Dans ces moments, on le voit partout… Car on le cherche partout ! On le ressent encore là … Donc, on réalise encore moins que c’est réel … On voudrait croire à un mauvais rêve ! On est perdu sans lui … Le manque c’est difficile à vivre ! Seul celui qui n’a jamais “possédé” ne peut comprendre ce qu’est de perdre. Vous possédiez quelque chose d’inestimable, son amour ! Cependant, cet amour ne vous pas été retiré … Cet amour est éternel ! Impalpable mais immortel, il vit en vous !

Il n’y a pas de bonnes solutions concernant les affaires de votre chien. L’un vous dira de les retirer au plus vite pour commencer le deuil. L’autre vous dira que si vous êtes encore sous le choc… Voire, dans le déni ou en phase plus lente d’acceptation. Il peut être bénéfique de vous laisser un temps d’adaptation. Cela afin de procéder à cette transition difficile “du tout au rien”.

La règle est la suivante, n’écouter que vous-même. Soyez attentifs à vos sentiments. Si la vision des objets ou l’odeur vous apaise … Cette démarche peut attendre. Il n’y a pas d’urgence.

Conseil : Rien d’impulsif .. Sur le coup, vous risquez de retirer toutes ses affaires… Cependant, vous risquez aussi de déplorer par la suite de n’avoir conservé aucun souvenir palpable. Donnez vous le temps et pensez qu’il y aura un après … Quand vous serez prêt(e).

 La nouvelle se répand

Votre chien et vous, on vous voyait toujours ensemble. En promenade, aller chercher le pain, dans le jardin. Aussi, vous parliez de lui à tous. Dans votre entourage direct ou indirect, à défaut de l’avoir déjà rencontré, tous avaient connaissance de son existence. Parfois le regard des autres sur vous, sans lui … peut être douloureux. Les duos que vous croisiez en promenade … Les lieux fréquentés ensemble … Les habitudes ! C’est normal … Cela ne durera pas toute la vie ! Un jour, vous reviendrez dans ce bois, dans ce parc … Un jour vous y sourirez à nouveau ! Le temps est important dans ce que vous vivre ! Accordez vous du temps !

Mettre de mots sur les “choses”

La pudeur et la douleur souvent nous poussent à édulcorer la situation ! Cela par des mots différents de ceux que nous avons en tête, de ceux que nous vivons.

Ainsi, fréquemment, nous dirons “j’ai perdu mon chien”. Aussi, sachez qu’il y aura toujours un simplet pour vous demander … “Dans quel coin vous l’avez égaré !” ou “s’il est pucé …”

Alors, il est temps d’utiliser les mots. Cela, même s’ils font mal. Notamment car ils servent au processus d’acceptation “Mon chien est mort”… C’est simple et compliqué à la fois. Comme si le dire à haute voix signifiait le tuer une seconde fois. Pourtant, il est mort et ne reviendra pas. Ainsi, il n’est pas perdu … Il est parti au paradis des chiens. Voire, nul part si ce n’est dans un coin de votre cœur… C’est selon vos croyances personnelles. Dur à lire sur le coup … C’est douloureux mais c’est un premier pas vers la réalité … On peut le dire ensemble, vous n’êtes pas seul … “Votre chien est mort” … Cela fait de vous une personne endeuillée. Vous souffrez son absence et c’est normal d’être mal dans ces circonstances.

“Vivre son deuil est un droit mais surtout une nécessité !”

Gardez à l’esprit que certaines personnes … Malheureusement, elles auront des difficultés à comprendre votre état. Notamment car, c’est difficile à appréhender pour elles. Entendons, que vous ressentiez autant de peine pour … un chien ! Aussi valable pour un chat, tout simplement, un animal !

Il est donc important de vous exprimer sans honte et sans retenue. De vous exprimez sur vos ressentis afin d’être compris de ces personnes qui par méconnaissance risquent involontairement de vous blesser.

“Je ne suis pas en forme, je ne veux pas sortir, je n’ai pas faim”.

Murmurées avec un sourire esquivé mais grandement forcé… Ces phrases … Excuses …n’expriment pas votre état d’esprit, ce n’est pas la solution.

Vous êtes en deuil … Vous avez mal. Vous avez le sentiment qu’on vous a arraché le cœur. Il est parti et a emporté une partie de vous avec lui !

Ainsi, n’ayez ni honte, ni peur d’utiliser les mots. Exprimez votre peine. Afin de vous faire comprendre de votre entourage.

Vous vivez le deuil de votre compagnon à poils. C’est un deuil, que votre entourage direct ou indirect doit respecter. Cela qu’il le comprenne ou non.

On est tous un peu schizophrène … C’est normal !

J’ai froid, et j’ai chaud en même temps, j’ai faim mais pas faim, je pleure, je ris, je me lève la nuit, je détourne mes pensées, je ne sais plus trop quoi penser… je me sens couillon, je me comprends, je me fais pitié,  je me sens pitoyable… je dois me reprendre, j’ai pas envie de bosser, me font tous chier ! Je me dis, il y a ceux qui vivent pire, ils n’en font pas une telle histoire, et là, j’ai envie de me mettre une gifle, j’ai l’impression de lui manquer de respect, de le trahir,… c’est ça mon problème…

“Aller mieux, c’est oublier, oublier, c’est trahir…”

Non, aller mieux c’est avancer ! Cependant, avancer ce n’est pas oublier. En revanche, c’est apprendre à vivre avec. Ce qui est douleur aujourd’hui, deviendra beau souvenir un jour prochain… Toutefois, c’est le plus difficile. Se donner le temps … Notamment, car en attendant les jours meilleurs, on subit la douleur !

L’acceptation sera la phase d’aboutissement du deuil. De fait, même si vous l’avez vu partir et savez qu’il n’est plus là … Il reste la douleur et tant qu’on la ressent, on pense inconsciemment qu’on prolonge sa présence.

C’est faux, on ne prolonge que notre calvaire. Le laisser partir, respirer un grand coup, … Si ce n’était pas encore fait… Je pense qu’à ce moment là, on peut retirer ses affaires. Lorsque l’on sait et que l’on décide ! Maintenant il faut avancer dans le processus de deuil. Sortant ainsi de la première phase dans laquelle nous étions, le déni… !

Aussi, parfois, nous sommes trop teintés de douleur pour sortir le nez de la situation. Comme un mauvais jour qui se répète en boucle. Il faut parfois se bousculer, se motiver pour avancer …

Concernant ses affaires … Une bonne alternative est d’en faire don à une association ou à un refuge. Toutefois, attention, vous n’êtes peut-être pas prêt à vous y rendre actuellement. Vous risquez de céder aux chants des sirènes… Alors que ce n’est pas le meilleur moment… De fait, sollicitez l’aide de quelqu’un pour acheminer les affaires. Autre possibilité, emballez les affaires dans un carton jusqu’au moment où vous serez en capacité d’accomplir la démarche par vous-même.

T’as les yeux revolver…

La seconde phase, est sans conteste la plus difficile pour votre entourage… La colère, car oui, vous êtes en colère. Suivant les circonstances, un peu… ou beaucoup.

Si votre chien souffrait ou si la maladie était pesante. Voire, si la vieillesse lui devenait insurmontable, votre colère risque de se diriger dans l’absolu sur tout et n’importe quoi. Car au fond, vous savez que vous ne pouvez en vouloir à personne.

Parfois, la colère est dirigée vers vous -même. On peut toujours trouver des reproches à se faire. Si j’avais fait ceci, si j’avais fait cela avant… Si j’étais allée chez ce vétérinaire-là, … une seule question s’impose à ce stade…

“L’avez-vous aimé de son vivant? L’avez vous rendu heureux ?”

Bien évidemment que OUI. Sinon vous ne seriez pas ici ! Certainement pas dans cet état de peine … Ainsi, à chercher un réconfort en me lisant. Pourtant, c’est la seule chose qui compte.

“vous l’avez aimé, jusqu’à son dernier souffle, et vous l’aimez encore à cet instant, comme vous l’aimerez toujours dans vos souvenirs”.

Soyez tolérant envers vous, cessez d’en vouloir à la terre entière à commencer par vous- même, …

En cas d’accident, les choses sont différentes. Votre douleur est liée à un évènement tragique. Voire peut être traumatique ! De ceux qui peut légitimer cette colère. Toutefois, il vous faudra, à un moment ou un autre prendre conscience que cette colère .. C’est à vous qu’elle fait du mal… Non pas à celui que vous jugez responsable.

Vous êtes en droit de pleurer et de crier. Aussi, de manifester votre peine ! L’essentiel étant que cette confusion sorte … Extériorisez votre mal -être. Idéalement, en dirigeant cette “énergie” négative dans la bonne direction. Pour ma part, j’ai commencé à courir, … C’est la phase d’expression et celle-ci vous en avez besoin !

Les phases peuvent s’alterner et coexister simultanément. Ainsi, vous pouvez faire un pas en avant le lundi et deux en arrière le mardi, … La phase de dépression est récurrente et s’entremêle aux autres. De fait,  votre deuil peut suivre son propre schéma! Toutefois, la douleur ne commencera à s’apaiser que lorsque vous déciderez de lâcher prise…

Demain… sera un nouveau jour;

Il faut, à un moment donner, vous bousculer et sortir de la routine. Cette routine que vous partagiez avec votre chien et qui désormais n’a plus de raison d’être. Avant, votre vie était rythmée par les moments de sortie, les promenades, ses heures de repas…

Il est désormais nécessaire de vous libérer de cette routine. Notamment, car Oui, il n’est plus là. Cependant, vous continuez de regarder l’heure, de repenser à vos moments routinier, ..

Vous ne voulez pas vous promenez car ce n’est plus pareil sans lui. Bien, changez de chemin. Encore, allez vous promener pour vous aérer. Motivez vous à bouger, à vous entourer et à varier vos activités. Surtout, arrêtez de regarder tous les chiens que vous croisez avec leur humain.

Oui, je sais, c’est instinctif ! Oui, vous ne pouvez vous terrer chez vous pour éviter de croiser d’autres chiens. Cependant, focaliser sur ceux qui vivent le bonheur que vous avez vécu n’est pas constructif.

Viendra alors le moment de cette idée…

Un autre chien dans ma vie?

Encore une fois, les uns diront c’est trop tôt. “Je ne peux pas”! Notamment par rapport au sentiment de culpabilité par trahison. Voire le risque de comparaison avec votre défunt chien. En revanche, les autres diront que c’est une aide, que ça soulage..

Demandez-vous la chose suivante …

De quoi avez-vous besoin à cet instant ? Un chien ou votre chien ! Notez le … Reposez vous la question plusieurs fois dans la journée et notez, à nouveau, la réponse. Cela durant une à deux semaines… Si un nouveau chien en ressort gagnant … Si vous ne passez pas du oui au non 10fois par jour, c’est possible !

On ne remplace jamais un être que l’on aime … On apprend juste à vivre à nouveau sans lui ! L’amour ne meurt pas. Ainsi, il demeure en nous ! Les souvenirs sont d’abord douloureux car associés à la peine et au manque. Toutefois, un jour, .. Ces mêmes souvenirs sont des trésors précieux ! Notamment, car ils font sourire et permettent d’honorer la mémoire !

Une personne n’est pas une autre, il en va de même avec un chien. Ainsi, on ne peut reprendre la relation là, où elle s’est arrêtée avec le premier…

Si vous devez faire entrer un chien dans votre vie.. Il faut être prêt à l’accueillir pour ce qu’il est ! Entendons, pour les bonnes raisons. Vous ne pourrez pas aimer votre défunte boule de poils au travers lui, car il ne sera jamais LUI. Il a sa propre identité, son caractère et mérite de vivre son histoire.

Un transfert de sentiments ne sera profitable à personne. La cohabitation risque d’être difficile car vous aurez des attentes et des “exigences” envers ce nouveau chien. Aussi, des sollicitations affectives à son égard, qu’il ne sera peut être pas capable de combler si rapidement. De fait, dans un premier temps, réapprenez à vivre pour vous. Ensuite, lorsque vous aurez terminé votre deuil, si l’envie est toujours présente, vous pourrez l’envisager concrètement.

C’est pourquoi, il vaut parfois mieux attendre.

Laisser le temps au temps … De faire son œuvre.

Les choses qui m’ont aidé ?

Durant mon deuil, j’ai multiplié les activités me permettant de casser la routine. Notamment, en tentant la découverte de choses nouvelles. Exemples: plus de sport, des visites, des soirées avec des amis… Bref, toutes choses qui pouvaient m’enrichir personnellement. Voire, me faire découvrir ou ressentir de nouvelles choses étaient bonnes à prendre. Surtout, ressentir des émotions positives et joyeuses. Ainsi, ne vous en voulez pas de sourire, de rire, … C’est ce qu’il voudrait vous voir faire …

Lorsque je suis arrivée à la fin de mon processus de deuil … J’ai voulu me remémorer autrement ! Alors, j’ai réalisé un album photo en scrapbooking, avec les bons moments, en souvenir de mon chien. Je ne voulais pas garder les images de la fin en tête. En revanche, je voulais me souvenir des beaux moments, ceux de la joie… Lorsque je l’ai terminé et refermé … J’ai eu le sentiment d’avoir pu lui dire “Merci et au-revoir” autrement. Plus sereinement, en prenant le temps … En faisant les choses “bien” !

Un jour, j’ai aimé à nouveau…

C’était différent mais pas moins fort. C’était nouveau bien que les étapes fussent les mêmes. Toutefois, il m’a fallu deux ans et un hasard du destin pour qu’un chien entre à nouveau dans ma vie. Pour que je laisse cette boule de poils nommée Queeny entrer dans ma vie. Elle est différente, notre relation est différente, l’amour que j’ai, pour elle, est différent. Ce n’est pas comparable. Chaque histoire est différente. C’est juste la vie qui suit son cours. Ainsi, on prend le bonheur comme il vient, on l’accueille lorsqu’il se présente.

À son arrivée, j’étais prête ! Une page blanche sur laquelle, il ne restait plus qu’à écrire NOTRE HISTOIRE !

Je sais qu’aujourd’hui c’est difficile pour vous. J’ai conscience que ça vous fait mal. Aussi, que rien de ce qu’on pourra vous dire. Voire, que je peux vous écrire, ne suffira à apaiser cette douleur. Toutefois, croyez moi … Un jour, lorsque la plaie sera refermée. Ce jour vous repenserez à lui avec bonheur, sans peine !

Les meilleurs conseils que j’ai à vous donner sont insignifiants mais gratuits ! Donnez -vous le temps d’aller mieux. Surtout, soyez indulgent envers vous. Ensuite, vivez votre deuil sans honte. Si besoin, pardonnez-vous et ne sombrez pas dans la culpabilité. Enfin, ne conservez que le meilleur, respirez et réapprenez à vivre autrement.

On peut vivre plusieurs vies en une seule… Vous vivrez encore des peines, moi aussi d’ailleurs ! Cependant, nous vivrons également des bonheurs ! Prenez soin de vous, afin d’être prêt à les accueillir lorsqu’ils se présenteront à vous !

Avec toutes mes pensées…

Des ressources complémentaires :

---

---

---

---

---